21/01/2012

Un nouveau modèle de croissance nécessite des structures de planification rénovées


Dans la perspective du changement engagé par la révolution et compte tenu de la présence d'acteurs nouveaux sur la scène nationale, j'en appelle à une concertation élargie afin d'établir une nouvelle étude du Schéma national d’aménagement du territoire (Snat) se basant sur :
– Des statistiques et données fiables reflétant la Tunisie réelle et non truquée de Ben Ali.
– Une photographie et un inventaire socioéconomique du pays : pauvreté avoisinant les 25%, taux de chômage d'environ 30%, secteur informel grandissant détruisant notre tissu industriel et nos entreprises qui payent leurs impôts et les charges sociales pour leurs employés.

– Des termes de référence établis par un panel d'experts tunisiens ayant des compétences certaines,  d'une part, et approuvés par un comité de pilotage formé par tous les partis politiques et institutions de l'Etat, d'autre part.
Pour mener à bien cette œuvre utile à l'avenir du pays, il faudrait rapidement réhabiliter, voire rénover l'institution de l'aménagement du territoire, car la Dgat, version actuelle, est devenue une institution caduque, vieillissante, dépourvue d'expertise et ne correspondant en rien à la hauteur de la mission d'organisation et d'aménagement du territoire.
A titre de proposition, je suggère que la Dgat devienne une agence autonome, compte tenu de ses interventions transversales, pourvue d'un conseil d'administration formé par les forces vives de la nation (représentants des ministères-clés, communes, Ugtt, Utica, instituts de recherche, universités, partis politiques, ONG et experts indépendants). Ce conseil d'administration veillera au bon fonctionnement de cette agence et de son indépendance et approuvera les contenus des études réalisées ou supervisées par cette dernière. Le cadre exécutif de cette agence serait composé d'un directeur général et d'un groupe d'experts planificateurs multidisciplinaires confirmés (sociologues, juristes, aménageurs, urbanistes, ingénieurs des transports multimodaux, agronomes, environnementalistes, hydrogéologues, etc.) et d'une unité de traitement de l'information géographique, outil idéal et obligatoire pour générer et évaluer rapidement les scénarios de développement et les impacts des actions projetées sur le milieu naturel et social. A ce dispositif classique, il conviendrait de prévoir une unité de communication pour mieux expliquer et vulgariser les concepts, la fonction de l'aménagement du territoire et les résultats des études entreprises par cette agence. A cela, il faudrait ajouter une  plateforme de formation des cadres régionaux et locaux dans le domaine de la planification sectorielle et territoriale, discipline rarement enseignée  dans les universités. L'agence aura aussi l'obligation d'encadrer des thèses de doctorat afin de bâtir un pont avec les jeunes chercheurs s'apprêtant à quitter le monde virtuel des universités.
Cette institution devra fonctionner d'une manière indépendante des lobbies nationaux et internationaux et refuser toute ingérence dans ses choix et sa philosophie, et son financement être impérativement national.

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