17/01/2012

La démocratie est elle à la dérive ?


Derrière un masque de légèreté, la confusion est à son comble en Tunisie à la mesure du désarroi qui plombe le pays, depuis la déclaration de Marzouki,"Fusion entre la Tunisie et la Libye".
Avec Marzouki, c’est l’histoire d’un mariage prometteur qui n’a pas tenu ses promesses. Devenu Président de notre pays, l’ambitieux Marzouki n’entend toutefois pas se fondre totalement et complétement dans le ennahdaouisme et ne cesse de faire entendre sa différence en s’opposant notamment aux tendances séparatistes du parti ennahda et aux manoeuvres soupconneuses des salafistes.
Voici un seigneur médiéval qui prend son peuple pour des cerfs, propres à leur imposer ses fantasmes sans recourir à leur avis. 

Et dire, qu'il etait président de la ligue des droits de l'Homme par le passé. Dans ce cas, il ferait mieux de se faire examiner par un marabout ou un illuminé spartiate tellement il divague depuis son installation dans ce palais de Carthage ! Mais il est bien aimé de Washington et répond aveuglément à leurs ambitions.
Dans les années 50, une blague circulait à la Maison Blanche, au sein de l’administration Eisenhower qui se développa ensuite en véritable théorie politique sous Reagan.
Comment distinguer les bons des mauvais Arabes ?
Un bon Arabe fait ce que les Etats-Unis lui disent. En échange, il reçoit des avions, est autorisé à déposer son argent en Suisse, est invité à Washington, etc. Eisenhower et Reagan nommaient ces bons Arabes : les rois d’Arabie Saoudite et de Jordanie, les cheikhs et émirs du Koweït et du Golfe, le Shah d’Iran, le roi du Maroc et bien-sûr, le roi Idriss de Libye, et maintenant Marzouki, et Ghannouchi….. Les mauvais Arabes ? Ceux qui n’obéissaient pas à Washington.
Un grand gâchis 
A l’heure où les scandales politico-sociaux se multiplient et où des affaires de corruption toujours plus écoeurantes éclaboussent le pouvoir, on mesure mieux le formidable gâchis de l’aventure Marzouguienne. Le bilan est pour le moins désolant. Il parle d’une fusion,mais de quelle fusion ?
En Tunisie et en Egypte, le manque de libertés était flagrant. Mais ce sont les conditions sociales déplorables qui ont véritablement poussé les jeunes à la révolte. Tunisiens et Egyptiens n’avaient aucune possibilité d’entrevoir un avenir.
En Libye, le régime de Mouammar Kadhafi était corrompu, monopolisait une grande partie des richesses et avait toujours réprimé sévèrement toute contestation. Mais les conditions sociales des Libyens étaient meilleures que dans les pays voisins. L’espérance de vie en Libye est plus importante que dans le reste de l’Afrique. Malgré que les systèmes de santé et d’éducation ne sont pas convenables. Même s’il y a de fortes inégalités dans la répartition des richesses, le PIB par habitant est d’environ 11.000 dollars. Un des plus élevés du monde Arabe. 
Conscient d'avoir à convaincre la population Tunisienne, Marzougui, continue à multiplier les déclarations apaisantes,le mode de vie des Tunisiens ne sera pas touché. Soufflant le chaud et le froid,il a oublié qu'une fusion ne peut se réaliser au niveau des deux pays, du moins pendant ces périodes transitoires. 
Comme nous le savons,tout l'enjeu des printemps Arabes était de sortir de la dictature, mais ne pas tomber dans cette fausse alternative entre dictature et intégrisme.
Désorientés, scandalisés du spectacle pitoyable donné par leur classe politique, les Tunisiens se détournent des partis. Il est symptomatique que les divisions et l’inefficacité de la majorité de centre droit ne dopent en rien la gauche. Mais ce n'est pas le portrait d’un pays « fatigué et sans désir ». 
On connaît la passion de cette nation avant-gardiste, de ce peuple joyeux, inventif, saturé de civilisation et de modernité, génial par ses arts et son art de vivre, à se diviser à tout propos. Pour l’heure, le mal est profond. Et le discrédit moral se révèle plus menaçant que les déficits politiques !! 
Riahi Mohamed le 4 Janv 2012.

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